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Je suis trop jaloux des succès que le Public daigne accorder à mes ouvrages pour souffrir qu'on cherche à en diminuer le nombre.
Jean-Philippe Rameau, Mercure de France,  juillet 1749.

Le Public qui fréquente les spectacles est aujourd'hui plus que jamais dans le goût du Corrège. Il lui faut de l'amour et du sentiment. C'est même ce que les acteurs jouent le mieux. Il a donc fallu me plier aux moeurs du temps et commencer tard à parler d'amour.

Voltaire.

Voici une critique de l'opéra Scanderberg, mais qui définit à merveille l''opéra tel qu'on l'aime en France au XVIIIe siècle.

La musique est de Messieurs Rebel et Francoeur,... Leurs chants sont doux et naturels. Leur expression est juste, noble et pathétique. Leur récitatif est dans le goût de Lully et de M. Destouches sans être néanmoins en aucun endroit emprunté de ces grands maîtres. Les divertissements sont bien caractérisés. Les instruments parlent avec autant de force que de netteté et semblent dire toujours de quoi il s'agit, parce que les symphonies sont propres à chaque partie du ballet. Tous les airs sont chantants, faciles à retenir, nerveux sans bizarrerie, légers sans bassesse, naturels sans trivialité. Ceux qui veulent du sentiment et du génie y en trouvent ; les amateurs du travail, les savants en musique, s'ils ne sont point prévenus, rendent justice à un grand nombre d'endroits où il y a de profondes combinaisons. La science est surtout dans les accompagnements et dans les choeurs. Enfin, tout est dessiné ; ce ne sont point des beauté de hasard et de caprice ; c'est de l'enthousiasme et de la réflexion, rien n'y grimace, tout est correct, sensé. Ce n'est point un travail sec, dur, déplacé, c'est un art délicat qui se cache, qui ressemble à la nature et qui l'embellit. Cette alliance du génie, de la recherche et du goût est le mystère de la musique théâtrale.

In Pierre-François Guyot-Desfontaines.